Il faut compenser l'absence par le souvenir. La mémoire est le miroir où nous regardons les absents. Joseph Joubert

jeudi 7 avril 2011

ROBERT-ESPAGNE (5)

POÈME DU SOUVENIR
Pour perpétuer le 29 août 1944, Mme Huentz-Buecher de Bar le Duc écrivait ceci.
Merci mes amis, pensez-vous encore quelquefois à ceux-là qui sont morts, par un beau mois d’été, pleins de projets en tête et d’espoir dans le cœur ?Le matin même encore, ils se disaient peut-être j’achèterai un champ, j’agrandirai la ferme quand le fils reviendra. Et quand nous serons libres, comme la vie sera belle et comme nous le saurons.
Déjà, on entendait, au loin, la délivrance approcher à grand pas.
L’ennemi en déroute traversait les villages, ses chars et ses camions, remplis d’hommes sauvages, au masque impitoyable, aux fusils menaçants. Soudain, une de ces hordes, s’arrêtant au passage, choisissant ce village paisible et souriant, ramassa tous les hommes, quel que fut leur âge, les regroupa à l’écart, sur une voie de garage, contre un talus herbeux, couvert de fleurs des champs.
Des soldats chassèrent les femmes dans les rues, mirent le feu aux maisons, incendièrent les fermes, cependant que les autres, avec leurs mitraillettes, abattaient tous les hommes, sur le talus fleuri. Alors ils jugèrent leur devoir accompli. Après, deux jours entiers de pillages et de meurtres, la horde repartit vers son antre lointain.
Hébétés et meurtris, les survivants revinrent ensevelir les morts et relever les cendres de leurs foyers détruits. Trente années ont passé, et le petit village reconstruit et pimpant a retrouvé
un air de nouvelle jeunesse, masquant ses plaies secrètes au touriste pressé. Mais il est un endroit, à l’entrée du village, en haut d’un talus vert, surmonté d’une croix : c’est une rangée de tombes, discrètes et fleuries. Quand je suis trop joyeuse, j’ai mauvaise conscience.
Il faut que je l’avoue à ceux qui dorment là que je les remercie, car ils en sont la cause, et si je suis heureuse, c’est grâce à tous ceux-là.
Mme HUENTZ-BUECHER. (Août 1974)










 VARINOT Henri

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L'enquête permit d'identifier les auteurs du massacre comme appartenant au 29e régiment de la 3e division de Panzer-Grenadiers, commandée par le général major Hans Hecker : une unité de la Wehrmacht. L’affaire fut confiée au tribunal militaire de Metz qui identifia 8 militaires allemands (sur la cinquantaine qui aurait participé aux exactions). En 1950, l’instruction s’acheva mais les 8 inculpés (4 officiers, 2 sous-officiers et 2 soldats) étaient en fuite. Le jugement fut rendu le 28 mai 1952 et les condamnations furent prononcées par contumace : 4 condamnations à mort et 4 condamnations aux travaux forcés à perpétuité.
 
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

M Fraiche Bonjour
je viens de lire votre commentaire sur l'attitude de certains Français sur les causes du drame . je vous laisse juge de vos réflexions. Les faits de ce génocide sont là. quand on lit sur internet la bibliographie du général Hans Hecker on ne parle pas de Robert Espagne. pour l'histoire allemande ce fait n'existe pas....
en 2013 les lois européennes et allemandes ont changé. on peut poursuivre jusqu'au dernier des militaires de la Wermarcht ceux qui ont commis ces crimes contre l'humanité. à votre disposition. meilleures salutations emai sergekry@hotmail.fr